L’ennui suinte sur la
verticalité des murs,
Il s’écoule en un long ruban
Épais et sirupeux recouvrant
Tout peu à peu. Avec le
temps
Il s’étale là comme un lac
noir
Immobile, pétrifié, inerte,
Sans reflet et sans profondeur.
Fidèlement patient il s’accroche
Au moindre moment pour le
tourner
En une infinité de grains polis,
Tous à chacun semblables
Générant leur propre
mélancolie.
Leur beauté même est preuve
de l’immortalité
A laquelle l’homme ne
participe pas.
Ses rives où s’accumulent
les pensées nébuleuses
Sont vides et désertiques.
Nulle brise
Ne vient les caresser, les
distraire
Dans l’air morne et pesant
sur le pré de l’asphodèle.
La monotonie assèche
l’espoir pour toujours.
Les nouveaux venus sont pareils
aux vénérables anciens.
Nous pénétrons dans le
domaine où l’ennui en maitre
Nous y invite avec une grâce malsaine,
Effaçant les limites de la
temporalité par une grisaille infinie,
Dilution totale de
direction, suppression complète de l’égo.
La brume déroule insensiblement
Dans mon esprit ses anneaux glacés
Etouffant toute velléité de rejection
et de rébellion,
Je m’endors dans un sommeil et
un lendemain sans joie.
L. Bailliet ©
03/03/2012
L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
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